|

Par

Tom Cruise

Image tirĂ©e du film Mission : Impossible – RĂ©percussions (2018)

La sortie de Mission : impossible – Bilan mortel, premiĂšre partie, sixiĂšme volet de la populaire franchise, nous donne l’occasion de revenir sur la carriĂšre de son coproducteur et mĂ©gavedette Tom Cruise. Évoquer son parcours, c’est se souvenir avant tout de la fulgurance avec laquelle il est parvenu au sommet de la gloire, marquant l’imaginaire de millions de spectateurs partout dans le monde et devenant au passage l’un des comĂ©diens les mieux payĂ©s d’Hollywood, et l’une des trĂšs rares personnalitĂ©s Ă  assurer le succĂšs d’un film avec son seul nom. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980, Cruise a participĂ© Ă  une cinquantaine de films qui, au total, ont engrangĂ© prĂšs de 10 milliards de dollars au box-office. Des chiffres affolants pour cet acteur et homme d’affaires avisĂ© – laurĂ©at de la Palme d’or honorifique Ă  Cannes en 2022 – que l’on peut sans aucun doute considĂ©rer comme une lĂ©gende vivante.

À l’adolescence, celui qui s’appelait encore Thomas Cruise Mapother IV ne se voyait pourtant pas faire sa vie dans le milieu du cinĂ©ma. Fils d’un ingĂ©nieur Ă©lectrique et d’une enseignante, il est nĂ© dans l’État de New York le 3 juillet 1962. Son enfance difficile l’a sans doute profondĂ©ment marquĂ©. Ses jeunes annĂ©es ont en effet Ă©tĂ© assombries par la violence paternelle et les dĂ©mĂ©nagements successifs – dont un bref sĂ©jour Ă  Ottawa – impliquant des passages Ă©clair dans une douzaine d’établissements scolaires. AprĂšs le divorce de ses parents, sa relation avec un beau-pĂšre attentif l’a aidĂ© Ă  traverser les Ă©preuves. C’est au cours de cette pĂ©riode que le gamin turbulent se dĂ©couvre un problĂšme qui sera dĂ©terminant pour la suite de sa carriĂšre. Atteint de dyslexie, il se sent diffĂ©rent des autres et met de cĂŽtĂ© les Ă©tudes pour s’adonner au sport, qu’il pratique assidĂ»ment. Il Ă©tait d’ailleurs persuadĂ© d’avoir trouvĂ© son chemin, jusqu’à ce qu’une grave blessure au genou l’empĂȘche de poursuivre dans ce domaine. Ne sachant trop quoi faire, il se tourne alors vers le thĂ©Ăątre et fait de modestes dĂ©buts sur les planches dans la comĂ©die musicale Guys and Dolls, montĂ©e par les Ă©lĂšves de son Ă©cole. En Ă©tant obligĂ© d’apprendre ses lignes, de rĂ©pĂ©ter et de se concentrer, il parvient Ă  surmonter une partie de son handicap. Ses professeurs dĂ©cĂšlent en lui un fort potentiel et l’encouragent Ă  persĂ©vĂ©rer dans cette voie. À la fin des annĂ©es 1970, il obtient son diplĂŽme, assiste Ă  quelques auditions et change de nom. Tom Cruise est nĂ©, et cette fois, c’est dĂ©cidĂ©, il sera acteur professionnel.

« Évoquer le parcours de Tom Cruise, c’est se souvenir avant tout de la fulgurance avec laquelle il est parvenu au sommet de la gloire, marquant l’imaginaire de millions de spectateurs partout dans le monde. »

En Ă  peine deux ans, il joue dans pas moins de six films et accĂšde Ă  la renommĂ©e. Est-ce son aptitude Ă  choisir efficacement ses scĂ©narios, son talent innĂ© ou son sourire enjĂŽleur qui l’ont aidĂ© Ă  dĂ©buter dans la carriĂšre? Ou peut-ĂȘtre aussi son appĂ©tit pour le mĂ©tier et sa capacitĂ© Ă  mener de front plusieurs projets. En 1981, il fait ses dĂ©buts au grand Ă©cran en dĂ©crochant un petit rĂŽle dans Endless Love, bluette de l’Italien Franco Zeffirelli, avec comme vedette fĂ©minine, Brooke Shields, autre idole des adolescents de l’époque. Il enchaĂźne avec Taps, drame rĂ©alisĂ© par Harold Becker, et l’annĂ©e suivante, confirme tout le bien que l’on pense de lui dans The Outsiders, rĂ©cit de passage Ă  l’ñge adulte mis en scĂšne par Francis Ford Coppola, et considĂ©rĂ© par beaucoup comme une illustration trĂšs reprĂ©sentative de la jeunesse rebelle des annĂ©es 1960. Cruise y donne la rĂ©plique Ă  C. Thomas Howell, Rob Lowe, Emilio Estevez, Matt Dillon, Patrick Swayze et Diane Lane, stars en puissance qui, comme lui, prendront leur envol dans les annĂ©es Ă  venir. Pour l’occasion, le cinĂ©aste d’Apocalypse Now le transforme en dĂ©linquant tatouĂ© et grimaçant, habillĂ© d’un simple dĂ©bardeur et d’une veste de jean. Une idole est en train de naĂźtre.

Il y a tout juste 40 ans, le futur Ă©poux de Mimi Rogers, Nicole Kidman et Katie Holmes remporte son premier vĂ©ritable succĂšs. Dans la comĂ©die de genre Risky Business, de Paul Brickman, il est Joel Goodson, un fils de famille un peu mĂ©diocre, un peu timide, qui tombe sous le charme d’une gentille call-girl. Pour la premiĂšre fois, il tient le haut de l’affiche et dĂ©croche une nomination aux Golden Globes. La critique est conquise. Les recettes sont bonnes. Son look de jeune premier un tantinet loubard fait fureur auprĂšs de millions de spectatrices amĂ©ricaines. En 1986, il crĂšve l’écran dans la peau du tĂ©mĂ©raire lieutenant Pete Mitchell, alias Maverick, l’as des as du Top Gun de Tony Scott.

Impossible de citer ici toutes les prestations marquantes de l’éclectique Tom Cruise. Soulignons pour mĂ©moire quelques-uns des personnages iconiques auxquels il a prĂȘtĂ© ses traits. À commencer par le Charlie Babbitt qu’il Ă©tait aux cĂŽtĂ©s d’un pĂšre fictif inoubliable jouĂ© par Dustin Hoffman (Oscar du meilleur acteur dans un rĂŽle principal), dans le touchant Rain Man de Barry Levinson (1988). Son incarnation tout en nuances du soldat Ron Kovic dans Born on the Fourth of July d’Oliver Stone (1989), la premiĂšre de ses quatre nominations aux Oscars, n’est pas moins mĂ©morable. Tout comme l’avocat Mitch McDeere qui fait de troublantes dĂ©couvertes sur ses patrons dans The Firm (1993), puissant suspense rĂ©alisĂ© par Sydney Pollack en 1993. On pourrait aussi citer l’énigmatique docteur Harford dans Eyes Wide Shut, dernier long mĂ©trage du lĂ©gendaire Stanley Kubrick (1999), ou le valeureux pĂšre de famille Ray Ferrier de War of the Worlds, version Spielberg (2005).

Mais lorsque l’on pense Ă  Tom Cruise, on visualise surtout les pĂ©ripĂ©ties et les cascades de l’increvable agent secret Ethan Hunt de
Mission : impossible. LancĂ©e en 1996, la franchise basĂ©e sur la cĂ©lĂšbre sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e marque les premiers pas de Cruise dans la production. LĂ  encore, les succĂšs planĂ©taires s’enchaĂźnent, permettant Ă  quatre suites de voir le jour. Et nous voilĂ  27 ans plus tard, avec ce sixiĂšme chapitre qui sera Ă  n’en pas douter aussi riche en action et en rebondissements que les prĂ©cĂ©dents. Sortez vos agendas, la deuxiĂšme partie est d’ores et dĂ©jĂ  programmĂ©e pour 2024. |