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CinĂ©ma – Mode d’emploi : les producteurs

La production cinĂ©matographique, ça coĂ»te cher. TrĂšs cher. Pour cette raison, un tournage doit ĂȘtre bien planifiĂ©. Sur les plateaux de cinĂ©ma, l’expression « le temps, c’est de l’argent » est plus qu’appropriĂ©e. Dans cet esprit, une organisation minutieuse des ressources humaines et matĂ©rielles permet aux artisans du film « d’acheter du temps » afin de rendre justice Ă  la vision du rĂ©alisateur. L’utilisation optimale des ressources est la tĂąche des producteurs. C’est un mĂ©tier glamour qui vient cependant avec Ă©normĂ©ment de responsabilitĂ©s. En bon quĂ©bĂ©cois, il faut avoir la « couenne dure » puisque le travail d’un producteur s’étend bien au-delĂ  du tournage, c’est-Ă -dire tout au long du processus de crĂ©ation : de la conception d’une idĂ©e de film jusqu’à sa projection en salle. Cette sĂ©rie sur les diffĂ©rents mĂ©tiers du cinĂ©ma est une occasion en or pour dĂ©mystifier le mĂ©tier de producteur. Pour ce faire, nous allons suivre le parcours d’un producteur Ă  travers les diffĂ©rentes Ă©tapes d’une production cinĂ©matographique.

Une idée est née
Tout comme les rĂ©alisateurs, les producteurs sont des passionnĂ©s de cinĂ©ma. Ils sont aussi dĂ©sireux, comme eux, de raconter des histoires. Leurs projets peuvent dĂ©couler de sources d’inspiration variĂ©es. Par exemple, un producteur peut tomber amoureux d’un roman et vouloir en faire une adaptation cinĂ©matographique. Un producteur va surtout chercher des idĂ©es, du matĂ©riel cinĂ©matographique, qu’il croit potentiellement en mesure d’intĂ©resser et d’attirer le public dans les salles de cinĂ©ma.

Une fois l’idĂ©e et la prĂ©misse du film Ă©tablies, le producteur forme son Ă©quipe. Le fun commence! Il peut se tourner vers de fidĂšles collaborateurs ou repĂ©rer de nouveaux talents possĂ©dant des sensibilitĂ©s particuliĂšres qui conviennent au projet. Le producteur doit dĂ©jĂ  penser Ă  la personne idĂ©ale pour rĂ©aliser son film et avoir une bonne idĂ©e du casting des rĂŽles principaux. Un scĂ©nariste est engagĂ© afin d’écrire un synopsis accrocheur. Un premier jet du scĂ©nario servira d’argument pour attirer et convaincre de futurs partenaires financiers.

Eh oui, c’est aussi le travail du producteur d’assurer les coĂ»ts de la production! Enfin, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il doit ĂȘtre rassembleur et bon vendeur, puisqu’à la fin de cette Ă©tape, le producteur espĂšre obtenir le feu vert pour commencer le tournage.

Feu vert
Attention, pas si vite que ça! On ne commence pas un tournage sans plus de prĂ©paration. Avant, on passe par l’étape de la prĂ©production. Il y a beaucoup de choses Ă  penser du point de vue esthĂ©tique et technique. À ce stade-ci, le scĂ©nario doit ĂȘtre complĂ©tĂ©, ou presque, afin que l’on puisse repĂ©rer tous les lieux de tournage. D’ailleurs, faut-il un permis pour tourner en pleine ville? Poser la question, c’est y rĂ©pondre. Est-ce qu’il y a des dĂ©cors Ă  construire? Il faut y penser. Quelles scĂšnes se dĂ©roulent la nuit? Qu’est-ce qu’on tourne en studio? Un studio est-il disponible? Vous me suivez toujours? Ce n’est que la pointe de l’iceberg
 Bien sĂ»r, le producteur ne peut pas tout contrĂŽler. Heureusement, une Ă©quipe d’assistants est Ă  sa disposition pour l’aider.

Selon la nature du projet, la prĂ©production d’un film peut ĂȘtre de courte ou de longue durĂ©e. Dans tous les cas, une bonne organisation permettra d’éviter bien des embĂ»ches lors du tournage. Mais les tournages sans embĂ»che, ça n’existe pas!

« En bon quĂ©bĂ©cois, il faut avoir la « couenne dure » puisque le travail d’un producteur s’étend bien au-delĂ  du tournage, c’est-Ă -dire tout au long du processus de crĂ©ation : de la conception d’une idĂ©e de film jusqu’à sa projection en salle. »

Ça tourne!
Ça y est, c’est parti! L’étape de la production en tant que telle peut s’amorcer. Ça tourne. Et Ă  ce stade-ci, le producteur se croise les doigts pour que tout fonctionne comme prĂ©vu
 C’est rarement le cas : chaque journĂ©e de tournage comporte son lot de dĂ©fis. Les imprĂ©vus peuvent ĂȘtre nombreux : mĂ©tĂ©o, bris d’équipement, acteur blessĂ© ou Ă©closion d’un virus. Il faut rapidement trouver des solutions. Le producteur est lĂ  pour ça, pour prendre des dĂ©cisions importantes. Cela va de soi, un bon producteur doit s’adapter rapidement et, face au pire, improviser avec prudence. C’est le respect de son Ă©chĂ©ancier qui en dĂ©pend.

La boucle est bouclée
Le tournage est terminĂ©. C’est l’heure de la postproduction. On procĂšde au montage de l’image et du son. Il y a encore beaucoup de travail Ă  effectuer, mais le producteur peut respirer un peu plus. Son travail est dĂ©sormais de superviser et d’assurer la qualitĂ©. Un dialogue s’installe entre lui et le rĂ©alisateur, le monteur, et l’équipe de postproduction. On ne se le cachera pas : parfois, ça fonctionne Ă  merveille, mais d’autres fois, il peut y avoir des diffĂ©rends.

En parallĂšle, le producteur supervise la crĂ©ation des outils mĂ©diatiques pour la diffusion du film : affiche, dossier de presse, bande-annonce, tournĂ©es mĂ©diatiques au pays ou Ă  l’étranger, etc. Ces moyens promotionnels sont non-nĂ©gligeables pour que le film puisse rejoindre son public.

Alors, voulez-vous toujours devenir producteur de cinĂ©ma? On l’admet, c’est un mĂ©tier intimidant, car ceux qui le pratiquent doivent jongler avec beaucoup de choses Ă  la fois. Rassurez-vous, comme dans tout mĂ©tier, l’expĂ©rience s’acquiert et les postes d’assistants Ă  la production existent pour apprivoiser ce monde unique et complexe qu’est la production cinĂ©matographique. |